Pourvu que son amour me tue, jamais elle ne pourrait envoyer ici plus méchant assassin.
Quar mielhs m'avetz ses duptansa
Qu'el vielh ansessi la gen,
Que van, neys si era part Fransa,
Tan li son obedien,
Aucir sos guerriers mortals.
Aimeri de Peguilain: Pus descobrir.
Car vous me possédez sans doute mieux que le vieil assassin ne possède ses gens, qui vont, même si c'était à travers la France, tant ils lui sont obéissants, tuer ses ennemis mortels.
Car si, par leur grande méchanceté, ces ennemis abandonnés du ciel tentent un homme vigoureux.
Substantiv. Merce ti quer la desastrada.
V. de S. Honorat.
La malheureuse te requiert merci.
ANC. FR. A ce jour fatal et desastré.
Contes d'Eutrapel, fol. 171.
Voi quel malheur poursuit ces terres desastrées,
Et quel heur cependant rit dedans les contrées
Qu'une constante paix habite autour de nous.
Bertaut, p. 23.
L'année desastrée
Que Bude trespassa.
J.-A. de Baïf.
CAT. Desastrat. ESP. PORT. Desastrado. IT. Disastratto.
16. Desastruc, adj.,. infortuné, malheureux.
(N. E. El catalán usa malaurat, malaurada, que se parece un poco a malheureux, malheureuse)
Desastrucs nasques de maire,
Pus totz mals mi apejura.
Rambaud d'Orange: Ar m'es.
Je naquisse de mère malheureux, puisque tout mal m'empire.
ANC. CAT. Desastruch. ESP. PORT. Desastroso. IT. Disastroso.
17. Malastre, s. m., infortune, malheur.
E pus malastres m'a eleg.
Rambaud d'Orange: Er no sui.
Et puisque le malheur m'a choisi.
Que bos esfortz malastre vens.
G. Adhemar: Ben fora.
Que bon effort surmonte le malheur.
18. Malastruc, adj., malheureux, malotru.
E fis be malastruc jornal,
Qu'anc nuilhs malastrucs no 'l fetz tal.
Rambaud d'Orange: Er no sui ges.
Et je fis bien malheureuse journée, tellement que jamais nul malheureux ne la fit telle.
Farai vers malastruc e freg.
Rambaud d'Orange: Er no sui ges.
Je ferai un vers malotru et froid.
Ricx malastrucx, s'ieu vos sabia
Lauzor, volontiers la us diria.
B. de Rovenac: D'un sirventes.
Riche malotru, si je vous connaissais louange, volontiers je vous la dirais.
Substantiv. Que mil malastruc serion ple
Del malastre qu'ieu ai en me.
Rambaud d'Orange: Er no sui.
Que mille malheureux seraient remplis du malheur que j'ai en moi.
ANC. FR. Dit... je suis bien malostru de tant avoir parlé à toi... escommenié que tu es.
Lett. de rém., 1407. Carpentier, t. II, col. 1130.
Ainsi les pauvres malautrus sont aulcunes fois plus de trois semaines sans manger.
Rabelais, liv. II, ch. 30.
ANC. CAT. Malastruch.
ANC. ESP. El ome malastrugo no s sabe gardar.
Poema de Alexandro, cop. 1644.
ANC. IT. Ahi malestrui, e mal nati, che dissertate vedove e pupilli, che rapite alli meu possenti. Dante, il Convito.
Un annotateur de Dante explique malestrui par mal instruit, male 'nstruiti. Mais il vient du malastruc des troubadours; le mal nati l'explique assez. D'ailleurs la lecture du passage entier de Dante ne laisse aucun doute.
19. Malastrugamen, adv., malheureusement.
Mas s'atrobes dos malastrucx
Qu'anesson malastrugamen.
Rambaud d'Orange: Er no sui.
Mais si je trouvasse deux malheureux qui allassent malheureusement.
20. Malastrugeza, s. f, malheur.
Malastrugeza abaissa, astrugeza esleva.
Trad. de Bède, fol. 2.
Malheur abat, bonheur élève.
21. Enastrar, v., douer d'une heureuse étoile.
Part. pas. Car non sui enastratz.
Giraud de Borneil: Lo doutz chantz.
Car je ne suis pas doué d'une heureuse étoile.
22. Adastrar, v., mettre sous l'heureuse influence des astres, doter, douer.
Toza, fi m ieu, gentil fada
Vos adastrec, quan fos nada,
D'una beutat esmerada.
Marcabrus: L'autr'ier.
Fillette, fis-je, une gentille fée vous doua d'une beauté épurée, quand vous fûtes née.
Astrion, s. m., lat. astrion, astrion.
Astrion es peyra... al centre de laqual lutz una steleta.
Eluc. de las propr., fol. 185.
Astrion est une pierre... au centre de laquelle luit une petite étoile.
Astucia, s. f., lat. astutia, astuce.
L'apela serpent, per razo de sa astucia e falsia venenoza... Tal es lor astucia que a pena se percep per home.
Eluc. de las propr., fol. 12 et 210.
L'appelle serpent pour raison de son astuce et fausseté, venimeuse... Telle est leur astuce qu'à peine elle s'aperçoit par l'homme.
CAT. ESP. PORT. Astucia. IT. Astuzia. (chap. Astussia)
Leur a déchiré leur voile, et ils vont à mât dégarni.
Coma son homes de mar, que, tantost com auzon la vos del regidor principal, corron, com belugas de fuoc, per cordas e per albres, a far son mandamen. V. et Vert., fol. 54.
Comme sont les hommes de mer, qui, aussitôt qu'ils entendent la voix du commandant principal, courent, comme bluettes de feu, par cordages et par mâts, pour faire son commandement.
Le catalan a la locution a arbre sec. (N. E. “ad albre sec” aquí arriba.)
ANC. IT. Nobile arbore fa nobile frutto.
Guittone d' Arezzo, Lett. 13.
CAT. Arbre. ESP. Albol (árbol). PORT. Arvore. IT. MOD. Albero.
2. Arborelh, s. m., arbrisseau, bocage.
Sola si contenta
Jost' un arborelh.
G. d' Autpoul: L'autr'ier.
Seule se réjouit auprès d'un arbrisseau.
Intrem no 'n sotz un arborelh.
J. Esteve: L'autr'ier.
Entrons-nous-en sous un bocage.
IT. Albereto, alberetto.
3. Arbrier, s. m., arbrier, fust de l'arc, manche de l'arbalète.
E 'l ueill, e 'l sil negr', espes,
E 'l nas qu'es en loc d' arbrier,
Veus l'arc de c' aitals colps fier.
P. Vidal: Tant an ben dig.
Et les yeux, et les sourcils noirs, épais, et le nez en place d' arbrier, voilà l'arc avec lequel elle frappe de tels coups.
ANC. FR. Lequel Giral feri ledit feu Benoist en la teste de l' arbrier d'une arbaleste. Lett. de rém., 1402. Carpentier. t. 1, col. 274.
Afin qu'ils puissent à leur joue asseoir leur arbrier.
Ord. 1448. Daniel, Hist. de la mil. fr., t. 1, p. 244.
4. Albre Sec, s. m., Arbre Sec, pays de l'Afrique.
E 'l reis Felips en mar poia
Ab autres reis, c'ab tal esfort vendran
Que part l' Arbre Sec irem conquistan.
Bertrand de Born: Ara sai eu.
Et le roi Philippe monte en mer avec les autres rois, vu qu'ils viendront avec un tel effort que nous irons conquérant au-delà de l' Arbre Sec.
ANC. FR. Et ce estoit dever l'arbre sol qe en livre d' Alexandre est appelée l' Arbrée Seche... En la contrée de l' Arbre Seche... En celz plaingne de l' Arbre Seche.
Voyage de Marc Pol, ch. 201.
Jà n'i remanra tor de marbre
Que n' abace jusc'au Sech-Arbre...
Hostages ont livrés vaillans
De Jerusalem XX enfans,
Atant s'en reva l' emperere...
Ainc ne laissa jusc'au Sec-Arbre
Castiel, cité, ne tor de marbre.
Roman du comte de Poitiers, v. 1287 et 1636.
Car sa renommée espandra jusques à l' Arbre Seche.
Prophéties de Merlin, fol. 7.
Arc, s. m., lat. arcus, arc.
Mas en son paire ac bon sirven,
Per traire ab arc manal d' alborn.
Pierre d' Auvergne: Chantarai.
Mais il eut en son père un bon sergent, pour tirer avec l'arc manuel d' aubier.
E cor plus fort c'una sageta d' arc.
Bertrand de Born: Non estarai.
Et court plus vite qu'une flèche d'arc.
Fig. Son arc a Dieu tendut. V. et Vert., fol. 69.
Dieu a son arc tendu.
- Arcade.
X arx al cor, V de quada part. Philomena.
Dix arcades au choeur, cinq de chaque côté.
CAT. Arc. ESP. PORT. IT. Arco.
2. Arquier, s. m., archer.
Tals qu'anc no vis nul arquier
Tan prim ni tan drec traisses.
P. Vidal: Tant an.
Tel que jamais je ne vis nul archer qui tirât si finement ni si droit.
Tres tiradas y ac d' arquier. V. de S. Honorat.
Il y eut trois traits d'archer.
CAT. Arquer. IT. Arciere. (ESP. Arquero)
3. Arquiera, s. f., embrasure par où on lançait les flèches.
Que bast dedins et trauca e fai arquiera.
P. Vidal: Quan hom onratz.
Qui bâtit en dedans et perce et fait embrasure.
4. Arqueia, s. f., jet, portée d'un arc, archée.
No prezi colp d' arqueia.
Palaytz de Savieza.
Je ne prise coup d'archée.
ANC. FR.
Quatre archies est loing du manoir et demie.
Roman de Berte, fol. 147.
En sus se traient une archiée et demie.
Roman de Roncevaux, Monin, p. 22.
IT. Arcata.
5. Arcual, adj., en arc, arqué.
Luna appar arcual... adhoras es arcual, adhoras redonda.
Fazen arcual nafra.
Eluc. de las propr., fol. 116 et 259.
La lune paraît arquée... tantôt elle est en arc, tantôt ronde.
Faisant blessure en arc.
ANC. ESP. Arcual. (MOD. arqueada)
6. Arc-voltutz, Arc-vout, s. m., caveau, arcade, embrasure.
Desquels l'un est sous le pôle antarctique et l'autre est devers l'arctique.
Ponch o polus anthartic o meridional.
Eluc. de las propr., fol. 119.
Point ou pôle antarctique ou méridional.
CAT. Antarctic. ESP. (Antártico) PORT. Antarctico. IT. Antartico.
Arda, s. f., hardes, équipage.
Mout m' enueia dels avocatz
Qu'els vey anar a gran arda.
Boniface de Castellane: Guerra e trebalhs.
Il m'ennuie beaucoup des avoués que je vois aller à grand équipage.
Les étymologistes qui ont avancé que le mot harde pouvait venir de hardel, ancien français, botte, ou de hard, corde, auraient sans doute préféré le dériver de arda roman.
Aristologia, s. f., lat. aristolochia, aristoloche.
Prendetz una erba bon' e bella
C' aristologia s'apella.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Prenez une herbe bonne et belle qui s'appelle aristoloche.
Aristologia es herba mot medecinal, mas amara.
Eluc. de las propr., fol. 200.
L' aristoloche est herbe très médicinale, mais amère.
CAT. Aristologia. PORT. Aristolochia. IT. Aristologia.
Arlabeca, s. f., complainte, chant lugubre.
Et entendes una arlabeca
Que ieu vos vuel dire;
Sabes no m puesc chantar ni rire,
Ni far conort,
Tant veg en poder de la mort
Tota la gent!...
Ie us ay fenida l' arlabeca.
Qui be l'enten.
Un troubadour anonyme: Dieus vos salve.
Et entendez un chant lugubre que je veux vous dire; vous savez que je ne puis chanter ni rire, ni faire amusement, tant je vois toute la gent en pouvoir de la mort!...
Je vous ai fini la complainte pour qui bien l'entend.
L'ancien portugais employait le mot arrabeca, depuis rabeca, rebec, violon. (ESP. Rabel, instrumento.)
Arlot, s. m., ribaud, goujat, gueux.
Qu'ilh arlot truan
Van cridan duy e duy:
Datz me, que joglars suy.
P. de la Mula: Dels joglars.
Que les ribauds mendiants vont criant deux à deux: Donnez-moi, vu que je suis jongleur.
Mout se fez grazir als arlots et als putans et als hostes taverniers.
V. de Guillaume Figueiras.
Se fit beaucoup agréer aux ribauds et aux débauchées et aux aubergistes taverniers.
ANC. FR. Icellui Pierre appellast le suppliant arlot, tacain, bourc, qui vault autan à dire en langaige du pays de par-delà, garçon, truan, bastart. (N. E. En Baleares se usa al.lot para niño, chaval, chico.)
Lett. de rém. 1411. Carpentier, t. I, col. 294.
ANC. CAT. Arlotz.
ANC. ESP.
Ca clamaban los canes, ereges et arlotes.
V. de San Domingo, cop. 648.
ANC. IT. E sapeva di vin com' un' arlotto.
Pulci: Morg., c. 19, st. 131.
E non vi dico se sapea d' arlotto.
Giambullari, Ciriff. calv., lib. II.
Arlotes, s. m., arlote, sorte de poésie.
Que chanso ni sirventes,
Ni 'stribot ni arlotes
Non es mas quan licharia.
B. Martin: D' entier vers.
Que chanson et sirvente, estribot et arlote n'est que lécherie.
Armas, s. f., lat. arma, armes.
A l'exemple de la langue latine, celle des troubadours n'a point employé ce mot au singulier.
Ni ges d' armas Galvains plus no valia.
Aimeri de Peguilain: Era par ben.
Et Gauvain ne valait pas plus en armes.
Tot hom que pogues portar armas. Philomena.
Tout homme qui pût porter les armes.
Loc. Que digo a lors escudiers
Que prengon las armas de briu.
P. Vidal: Mai o acobra.
Qu'ils disent à leurs écuyers qu'ils prennent les armes sur-le-champ.
El sieu mand estener
De fay d' armes.
T. Sordel et de Bertrand: Doas donas.
Commande au sien de s' abstenir de fait d' armes.
Per lo fay de las gens d' armas.
Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 229.
Par le fait des gens d'armes.
Fig. Sac e diguns... armas de penedensa.
Trad. de Bède, fol. 50.
Sac et jeûnes... armes de pénitence.
Sel que m' afis ab armas
Tostemps del sirventes.
Sordel: Sel que m' afis.
Celui qui me défie toujours avec les armes du sirvente.
- Instruments de chirurgie.
Prenetz las vostras armas am sollicitut.
Trad. d'Albucasis, fol. I.
Prenez vos armes avec sollicitude.
Ad armas, interj., aux armes.
Que fezesso cridar per tota la ost: Ad armas! Ad armas!
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 12.
Qu'ils fissent crier par toute l'armée: Aux armes! aux armes!
En auta voutz escria: Ad armas! cavaliers.
V. de S. Honorat.
Il crie à haute voix: Aux armes! chevaliers.
ANC. FR. Fut tantost en plusieurs et divers lieux crié: A l'arme!
Monstrelet, t. II, fol. 82.
L'on fait une procession devant laquelle marche un trompette qui va sonnant à l'arme! Amyot, trad. de Plutarque, vie d'Aristide.
CAT. ESP. PORT. Armas. IT. Arme.
(N. E. Raynouard todavía leía el plural en AS del dialecto catalán.)
2. Alarma, s. f., alarme.
No podian endurar ni suportar las grands alarmas que fasia.
Chronique des Albigeois, col. 43.
Ne pouvaient endurer ni supporter les grandes alarmes qu'il faisait.
Car, sans la décime, il n'en est un si chaud qui en armât une barque.
Fig. Com d'aquell que lo Sans-Esperit adoba e arma de virtutz.
V. et Vert., fol. 32.
Comme de celui que le Saint-Esprit équipe et arme de vertus.
Substantiv. Quar ges armars no us plazia.
B. de Rovenac: Una sirventesca.
Car armer ne vous plaisait point.
Part. pas. E m play quan vey cavals armatz.
Boniface de Castellane: Guerra e treballs.
Et il me plaît quand je vois chevaux armés.
CAT. ESP. PORT. Armar. IT. Armare.
8. Desarmar, v., désarmer.
Feiron las cumpanhas tost desarmar.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 43.
Ils firent quitter aussitôt les armes aux compagnies.
Adonc els se van desarmar.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
Alors ils vont se désarmer.
Part. pas.
Et el e siey baro an lor cors desarmatz.
Mas non as ges d'espaza, enans iest desarmatz.
Roman de Fierabras, v. 541 et 1517.
Et lui et ses barons ont désarmé leurs corps.
Mais tu n'as point d'épée, au contraire tu es désarmé.
CAT. ESP. PORT. Desarmar. IT. Disarmare.
9. Armas, s. f., armes, armoiries.
(N. E. El catalán usaba hasta antes de Pompeyo Fabra los plurales en AS, incluso el artículo, las casas, las armas.
El francés, el valenciano, el asturiano, el chapurriau usaban y usan el plural en ES. Les armes; les vaques; fabes con almejes, en chapurriau: fabes o faves en almejes o pechines.)
En P. Vidal se fasia apelar lop per ela, e portava armas de lop.
V. de Pierre Vidal.
A cause d'elle, Pierre Vidal se faisait appeler loup, et portait armoiries de loup.
Deseignaire d'armas. V. d' Elias Cairel.
Peintre d'armoiries.
Pilat conosc lo a sas armas, que avia senhal d'aigla. (N. E. Y no era el aguilucho de Franco en tiempos de Poncio Pilatos.)
Roman de la Prise de Jérusalem.
Pilate le connut à ses armoiries, vu qu'il avait une représentation d'aigle.
ANC. FR. De sinople, d'or et d'argent
Ierent ses armes et d' azur.
Roman du Renart, t. IV. p. 144.
CAT. ESP. PORT. Armas. IT. Arme.
Armilla, s. f., lat. armilla, bracelet, anneau, cercle.
Volp qui porta sa lengua en anel o armilla.
Las armillas dels espondilhs so cartillaginozas et plicablas.
Eluc. de las propr., fol. 262 et 238.
Renard qui porte sa langue en anneau ou en cercle.
Les anneaux des vertèbres sont cartilagineux et pliables.
ANC. FR. Donna à l'un une armille de fin or, quatre livres pesant.
Rec. des hist. de Fr., t. VIII, p. 350.
ANC. CAT. ANC. ESP. IT. Armilla.
Armonia, s. f., lat. harmonia, harmonie.
Entre elas ha quaish una muzical armonia.
Es de armonia corporal dissolucio.
Sa complexio que es en melhor armonia temprada et formada.
Eluc. de las propr., fol. 106, 33 et 67.
Entre elles il y a presque une harmonie musicale.
C'est dissolution de l'harmonie corporelle.
Sa complexion qui est tempérée et formée en meilleure harmonie.
CAT. Harmonia. ESP. Armonía. PORT. Harmonia. IT. Armonia.
2. Armonic, adj., lat. harmonicus, harmonique.
Votz so unidas acordans en armonica proporcio.
Eluc. de las propr., fol. 281.
Les voix sont unies s'accordant en proportion harmonique.
CAT. Harmonic. ESP. Armónico. PORT. Harmonico. IT. Armonico.
Armoniac. adj., ammoniac.
Per abstercio ab sal armoniac.
Eluc. de las propr., fol. 191.
Par nettoiement avec sel ammoniac.
PORT. IT. Ammoniaco. (ESP. sal de amoniaco)
Arna, Arda, s. f., teigne.
Si vostr' auzel arnas afolon.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Si les teignes tourmentent votre oiseau.
Libres et raubas defendo d' ardas.
Eluc. de las propr., fol. 206.
Préservent de teignes les livres et les habits.
CAT. Arna.
2. Arnos, adj., teigneux.
Li moillatz las penas arnosas
Que no son encar del tot rozas.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Mouillez-lui les plumes teigneuses qui ne sont pas encore entièrement rongées.
Arnaglossa, s. f., lat. arnoglossa, arnaglosse, plantain.
Plantagge, autrament dit arnaglossa, que so lengua de serpent.
Arnaglossa... A forma d'aquest' herba era fayt l'ornament de la mitra del maior capela.
Eluc. de las propr., fol. 219.
Plantain, autrement dit arnaglosse, qui sont langue de serpent.
Plantain... L'ornement de la mitre du prêtre chef était fait en forme de cette herbe.
PORT. Arnoglosa. IT. Arnaglossa.
Arnes (arnés), s. m., harnois, équipage de guerre, vêtement.
Selon Hickesius, ce mot a signifié d'abord, chez les guerriers du Nord, une partie de l'armure, le casque, appelé par les Goths hairns ou hwairns. (Alemán actual, Hirn, Gehirn: cerebro; casco: Helm)
Wachter, Gloss. Germ., v°. Harnisch, étend la signification de ce mot à l'armure entière.
Dans la langue des troubadours, arnes a été employé non seulement
pour l'armure et l'équipage de guerre, mais même pour les vêtements ordinaires, etc.
Que man caval ferran e brun et bai,
Donava plus soven et autr' arnes.
Aimeri de Peguilain: Era par ben.
Qu'il donnait plus souvent maint cheval ferran et brun et bai, et autre équipage.
E tans autres valens arnes
E fres dauratz e palafres.
P. Vidal: Abril issic.
Et tant d'autres précieux harnois et freins dorés et palefrois.
Esta T final de muchas palabras, sólo se pronuncia en determinadas zonas donde se habla la lengua valenciana.
Imagínense ustedes que uno de Alustante, Guadalajara, crease una nueva lenguadiferente al castellano sólo añadiendo una T final no pronunciada a muchas palabras, o una h, bien final, bien intercalada. Ejemplo:
Estamoz hen lah provinciah deh Guadalhajara, comhunidat deh Castillah lah Manchah; hakí kon pokos ai vastanteh. Yoh meh llamoh Didakot Santz Martynèz, soih campaneroh, yh doctorh en istoriah.”
Adieu! adieu, chevalier! vu que mon père m'appelle, je le vois là-bas labourer avec les boeufs après ce monticule, vu que nous semons les blés.
CAT. Artiga. ESP. Artigua.
Artus, s. m., Artus, nom du roi auquel les romans de chevalerie attribuent l'institution de la Table Ronde.
Chez les Bretons il existait une tradition populaire supposant qu'Artus n'était pas mort, et qu'il reparaîtrait un jour; les écrivains du moyen âge, et surtout les troubadours, ont souvent fait allusion à cette espérance des Bretons. Guillaume de Neubrige, qui écrivait dans la seconde moitié du XIIe siècle, dit des Bretons: “Quorum plurimi tam bruti esse feruntur, ut adhuc Arturum tanquam venturum exspectare dicantur, eumque mortuum nec audire patiantur.”
A la même époque, Pierre de Blois, archidiacre de Bath, exprimait la même pensée en vers latins:
Je veux que mon sirvente aille par tous les pays et par toutes les mers, s'il pût jamais trouver un homme qui lui sut dire des nouvelles du roi Artus, et quand il doit revenir.
Ceux de Valenciennes attendaient de même un comte de Flandre.